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“On peut retrouver la main sur [nos] moyens de subsistance et contribuer à quelque chose collectivement pour notre bien à tous”. 

EDN, c’est Energie de Nantes : un mouvement made in Nantes en commun.e.s (NeC) de réappropriation de l’énergie par les habitant.e.s de l’agglomération nantaise, qui se traduit concrètement par un fournisseur associatif, le premier en France, et de proximité. Mais pas seulement puisque des actions sont également menées pour aider les foyers à réduire leur consommation ou encore proposer des moyens low-tech de production d’énergie afin de la rendre accessible au plus grand nombre. 

Solidarité, justice sociale et indépendance : des valeurs chères à Steffie (nom de famille), initialement arrivée à NeC pour prêter main forte lors de la campagne des municipales en 2020. Mais après avoir travaillé durant plusieurs années au sein d’associations oeuvrant pour la réduction de la consommation d’énergie et la production d’énergie renouvelable citoyenne, elle est séduite par l’idée de créer un mouvement “pour que tout le monde puisse se réapproprier l’énergie, […] indépendant et qui ait les moyens de faire pression”. Aujourd’hui “officiellement […] co-présidente de l’association Energie de Nantes” son rôle est en réalité multiple car “les tâches sont réparties selon les besoins” : communication sur les réseaux sociaux, comptabilité, réponse à des appels à projet… Des compétences aussi variées que précieuses pour un (synonyme de projet) d’une telle envergure !

Anticapitalisme, humanisme et sens du collectif 

Le co-président numéro 2, tout en barbe et boucles brunes, c’est Régis Contreau. Chef de projet dans l’innovation chez GRDF (Gaz Réseau Distribution France) et toujours en poste, il a choisi de réduire son temps de travail pour pouvoir consacrer “entre vingt et trente heures par semaine” à NeC. Militant de longue date notamment en faveur des personnes sans domicile fixe et au sein de mouvements écologistes, il rejoint NeC dès ses débuts, en 2019, où il s’engage activement dans le travail d’enquête sur le thème de l’énergie réalisée auprès des habitant.e.s de Nantes. Aujourd’hui, il est à la fois fier et amusé lorsqu’il raconte que sa carte de visite EDN indique “créateur de liens” : il est en effet l’interlocuteur privilégié des producteurs d’électricité, des communes travaillant avec EDN, des potentiels soutiens financiers du projet… Après des années de frustration en tant que professionnel de l’énergie, il savoure le fait de porter un projet “entièrement nouveau […] dans une démarche anticapitaliste et humaniste”, qui permet à chacun de sentir “qu’[on] peut retrouver la main sur [nos] moyens de subsistance et contribuer à quelque chose collectivement pour notre bien à tous”. 

Une optique de partage et de lien qu’on retrouve dans le quotidien d’EDN. Un sourire empli de nostalgie heureuse éclaire le visage de Steffie lorsqu’elle évoque le voyage fait par les membres en Ariège pour rencontrer un producteur d’électricité : « Ça a soudé l’équipe, ça a été assez marquant”.

La relève est déjà assurée

Cette philosophie empreinte de convivialité a marqué Ilyes (nom de famille), la dernière recrue du collectif, dès son arrivée il y a quelques semaines : “On se sent bien, […] je me sens vraiment en lien avec les gens”.

C’est lors d’une action conjointe de deux mouvements au sein desquels il était impliqué, Extinction Rebellion et Youth for Climate, qu’il a rencontré Steffie. De fil en aiguille, voilà ce jeune doctorant en informatique et mathématiques embarqué dans l’aventure, avec pour mission notamment de “porter des projets low-tech”. Par exemple, la création d’une “borne de rechargement pour téléphone portable […] solaire, disponible [pour] toutes et tous dans la ville”. Passionné et engagé, ses yeux pétillent lorsqu’il déclare qu’il souhaite avant tout “agir rapidement pour les personnes en situation de précarité” et “réaliser des choses très concrètes”. Une énergie de bon augure pour la suite, que l’on espère longue et fructueuse, d’Énergie de Nantes !