Hausse des tarifs : quelles solutions ?
La tendance de long terme à la hausse du prix de l’électricité appelle des solutions durables. Interrogés à ce sujet, Régis Contreau et Gautier Moreau préconisent tous deux d’allier une démarche de sobriété dans la consommation, notamment via une rénovation de grande ampleur des bâtiments, et un accroissement de l’indépendance énergétique française par le développement du parc de production. Si ces aspects semblent essentiels à la maîtrise future des dépenses en électricité des Français, nombreux sont les critiques de la libéralisation du secteur de l’énergie qui lui imputent la majeure partie de la responsabilité de l’augmentation des tarifs. Mathieu Pineau, secrétaire général du syndicat CGT Mines-Energie 44, est de ceux-là : “On a eu soixante-dix ans de service public […] et on a eu soixante-dix ans d’efficacité sur tous les aspects. […] Depuis, seize ans, on a privatisé, et on voit […] une flambée des prix”. Mais pour lui, l’enjeu va bien au-delà du prix : “Tant qu’on aura des acteurs purement marchands […], on ne résoudra rien d’un point de vue écologique et rien d’un point de vue social”. C’est pourquoi en plus de défendre un objectif de sobriété énergétique, la CGT Mines-Energies propose un “Programme progressiste de l’énergie”, disponible en ligne, et basé sur le retour à un service public de l’énergie. L’objectif est simple : redonner à l’Etat le pouvoir d’agir et d’investir pour plus de justice sociale et contre le réchauffement climatique. Une vision qui s’oppose frontalement à la démarche de longue date de l’Union européenne d’ouvrir les marchés nationaux à la concurrence dans le but de développer une politique énergétique commune.