par ORTN | Fév 17, 2022 | Non classé
“On peut retrouver la main sur [nos] moyens de subsistance et contribuer à quelque chose collectivement pour notre bien à tous”.
EDN, c’est Energie de Nantes : un mouvement made in Nantes en commun.e.s (NeC) de réappropriation de l’énergie par les habitant.e.s de l’agglomération nantaise, qui se traduit concrètement par un fournisseur associatif, le premier en France, et de proximité. Mais pas seulement puisque des actions sont également menées pour aider les foyers à réduire leur consommation ou encore proposer des moyens low-tech de production d’énergie afin de la rendre accessible au plus grand nombre.
Solidarité, justice sociale et indépendance : des valeurs chères à Steffie (nom de famille), initialement arrivée à NeC pour prêter main forte lors de la campagne des municipales en 2020. Mais après avoir travaillé durant plusieurs années au sein d’associations oeuvrant pour la réduction de la consommation d’énergie et la production d’énergie renouvelable citoyenne, elle est séduite par l’idée de créer un mouvement “pour que tout le monde puisse se réapproprier l’énergie, […] indépendant et qui ait les moyens de faire pression”. Aujourd’hui “officiellement […] co-présidente de l’association Energie de Nantes” son rôle est en réalité multiple car “les tâches sont réparties selon les besoins” : communication sur les réseaux sociaux, comptabilité, réponse à des appels à projet… Des compétences aussi variées que précieuses pour un (synonyme de projet) d’une telle envergure !
Anticapitalisme, humanisme et sens du collectif
Le co-président numéro 2, tout en barbe et boucles brunes, c’est Régis Contreau. Chef de projet dans l’innovation chez GRDF (Gaz Réseau Distribution France) et toujours en poste, il a choisi de réduire son temps de travail pour pouvoir consacrer “entre vingt et trente heures par semaine” à NeC. Militant de longue date notamment en faveur des personnes sans domicile fixe et au sein de mouvements écologistes, il rejoint NeC dès ses débuts, en 2019, où il s’engage activement dans le travail d’enquête sur le thème de l’énergie réalisée auprès des habitant.e.s de Nantes. Aujourd’hui, il est à la fois fier et amusé lorsqu’il raconte que sa carte de visite EDN indique “créateur de liens” : il est en effet l’interlocuteur privilégié des producteurs d’électricité, des communes travaillant avec EDN, des potentiels soutiens financiers du projet… Après des années de frustration en tant que professionnel de l’énergie, il savoure le fait de porter un projet “entièrement nouveau […] dans une démarche anticapitaliste et humaniste”, qui permet à chacun de sentir “qu’[on] peut retrouver la main sur [nos] moyens de subsistance et contribuer à quelque chose collectivement pour notre bien à tous”.
Une optique de partage et de lien qu’on retrouve dans le quotidien d’EDN. Un sourire empli de nostalgie heureuse éclaire le visage de Steffie lorsqu’elle évoque le voyage fait par les membres en Ariège pour rencontrer un producteur d’électricité : « Ça a soudé l’équipe, ça a été assez marquant”.
La relève est déjà assurée
Cette philosophie empreinte de convivialité a marqué Ilyes (nom de famille), la dernière recrue du collectif, dès son arrivée il y a quelques semaines : “On se sent bien, […] je me sens vraiment en lien avec les gens”.
C’est lors d’une action conjointe de deux mouvements au sein desquels il était impliqué, Extinction Rebellion et Youth for Climate, qu’il a rencontré Steffie. De fil en aiguille, voilà ce jeune doctorant en informatique et mathématiques embarqué dans l’aventure, avec pour mission notamment de “porter des projets low-tech”. Par exemple, la création d’une “borne de rechargement pour téléphone portable […] solaire, disponible [pour] toutes et tous dans la ville”. Passionné et engagé, ses yeux pétillent lorsqu’il déclare qu’il souhaite avant tout “agir rapidement pour les personnes en situation de précarité” et “réaliser des choses très concrètes”. Une énergie de bon augure pour la suite, que l’on espère longue et fructueuse, d’Énergie de Nantes !
par ORTN | Fév 17, 2022 | Non classé
Le 28 juillet dernier, La Maison du peuple de Nantes fut expulsée par la Préfecture. Aujourd’hui, ils et elles sont des dizaines à se mobiliser pour qu’elle renaisse. Car, plus qu’un toit pour les sans-abris, plus qu’un lieu de culture et d’auto-organisation politique : la MDP de Nantes était l’héritière d’une tradition ouvrière historique : Les Maisons du peuple, véritables oasis populaires dans le désert hostile du capitalisme conquérant.
Au coeur du XIXe siècle, alors que le capitalisme entrait dans une phase particulièrement prédatrice de son histoire, que l’économie était soumise au plus permissif des laissez-faire, que l’impérialisme coloniale des puissances européennes connaissait un tournant d’intensification, que l’industrialisation suivait une accélération inédite et que chaque aspect de la vie commençait à être marchandisé, c’est en Belgique, en 1872, que naquit l’une des toute première Maison du peuple à Jolimont. Très vite, ces lieux, véritables bastions du mouvement ouvrier alors naissant, naquirent partout en Europe. Ces lieux étaient plus que de simples locaux d’auto-organisation ouvrière. Ils constituaient de véritables sanctuaires en dehors du capitalisme.
Les Maisons du peuple offraient un point d’ancrage pour la constitution de communautés d’entraide et de solidarité. Les immeubles étaient la propriété collective des membres des coopératives ouvrières. Au sein de ces Maisons se trouvaient des salles de réunions, des lieux de repos, des cafés mais aussi des boulangeries, des ateliers, des centres de santé ou les locaux abritant syndicats, partis ouvriers ou mutuelles ouvrières.
Ces centres de la vie populaire étaient parfois qualifiés de “Palais du peuple” tant le faste y était éclatant et les équipements y étaient développés. Au-delà d’auto-organiser la classe ouvrière, il s’agissait de faire de ces lieux de véritables vitrines du socialisme. De “la propagande par le fait” faisant la démonstration des capacités des classes populaires à organiser une société prospère, ordonnée, fonctionnelle et belle.
par ORTN | Fév 17, 2022 | Non classé
« Une transition énergétique ambitieuse passera par la relocalisation de l’énergie, par une production, une consommation et une fourniture locales. Nous sommes convaincus que c’est comme cela que nous ferons une transition énergétique de façon démocratique. Une transition qui va dans le sens d’une écologie populaire parce qu’elle prend d’abord en compte les besoins des personnes qui subissent de plein fouet les inégalités sociales et les crises.
Alors que la COP 26 va sans surprise décevoir une nouvelle fois, nos territoires, nos villes, doivent amorcer une transition énergétique et écologique digne de ce nom. Cessons de repousser à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Agissons ici et maintenant !
1. Répondre à l’urgence et anticiper l’avenir
2. Mener une politique ambitieuse de rénovation des logements et de sobriété énergétique
3. Créer des services publics locaux de l’énergie
4. Construire notre autonomie énergétique à toutes les échelles«
(à retrouver en intégralité sur la page Facebook « énergie de nantes« )
Signataires : Alternatiba Nantes, Extinction Rebellion Nantes, Youth For Climate Nantes, Énergie de nantes, Nantes en commun, Du Relief A la Montagne, Collectif Citoyen Bouguenais Avenir Solidaire et Ecologique, Greenpeace France / Groupe local de Nantes
par ORTN | Fév 17, 2022 | Non classé
Hausse des tarifs : quelles solutions ?
La tendance de long terme à la hausse du prix de l’électricité appelle des solutions durables. Interrogés à ce sujet, Régis Contreau et Gautier Moreau préconisent tous deux d’allier une démarche de sobriété dans la consommation, notamment via une rénovation de grande ampleur des bâtiments, et un accroissement de l’indépendance énergétique française par le développement du parc de production. Si ces aspects semblent essentiels à la maîtrise future des dépenses en électricité des Français, nombreux sont les critiques de la libéralisation du secteur de l’énergie qui lui imputent la majeure partie de la responsabilité de l’augmentation des tarifs. Mathieu Pineau, secrétaire général du syndicat CGT Mines-Energie 44, est de ceux-là : “On a eu soixante-dix ans de service public […] et on a eu soixante-dix ans d’efficacité sur tous les aspects. […] Depuis, seize ans, on a privatisé, et on voit […] une flambée des prix”. Mais pour lui, l’enjeu va bien au-delà du prix : “Tant qu’on aura des acteurs purement marchands […], on ne résoudra rien d’un point de vue écologique et rien d’un point de vue social”. C’est pourquoi en plus de défendre un objectif de sobriété énergétique, la CGT Mines-Energies propose un “Programme progressiste de l’énergie”, disponible en ligne, et basé sur le retour à un service public de l’énergie. L’objectif est simple : redonner à l’Etat le pouvoir d’agir et d’investir pour plus de justice sociale et contre le réchauffement climatique. Une vision qui s’oppose frontalement à la démarche de longue date de l’Union européenne d’ouvrir les marchés nationaux à la concurrence dans le but de développer une politique énergétique commune.